Lorsque la vie frappe durement

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Byron était sobre depuis 18 ans, gérait ses troubles mentaux et son syndrome de stress post-traumatique (SSPT), travaillait comme infirmier auxiliaire autorisé et entretenait une relation amoureuse. Mais au moment où il croyait que tout allait bien, des situations imprévues l’ont entraîné dans une spirale descendante dont il n’arrivait plus à sortir.

« C’était Noël 2013, raconte Byron. Ma petite amie et moi venions de nous séparer. Ma mère, qui était atteinte de démence, a subi deux accidents vasculaires cérébraux et a dû être placée dans une maison de soins de longue durée. Pour la première fois en 92 ans, elle ne savait pas qui j’étais. »

En raison de son anxiété intense, Byron s’est effondré mentalement. Il croyait que des calmants l’aideraient à se sentir mieux, mais il a rapidement développé une dépendance aux opiacés.

« En 17 jours, j’ai dépensé 3 000 $ en drogues raconte Byron. Je n’avais plus d’argent pour acheter de la nourriture. Honteux et gravement déprimé, j’ai fait une surdose pour mettre fin à mes jours. Mes idées suicidaires ont persisté et j’ai même envisagé de me pendre. »

Encore un jour

« Ce n’est pas facile de demander de l’aide, dit Byron. J’étais gêné et j’avais l’impression d’être un bon à rien lorsque je me suis présenté à l’Armée du Salut à North Sydney (Nouvelle-Écosse). La gentillesse et le sourire des gens qui m’ont accueilli m’ont mis à l’aise. Ils ne m’ont pas jugé et ne m’ont pas posé de questions délicates. Ils m’ont écouté et remis des bons alimentaires—ce dont j’avais besoin pour me rendre au lendemain. »

Puis, la mère de Byron est décédée.

« Maman est décédée en 2014, mentionne Byron. Je n’avais pas l’argent pour assister à ses funérailles qui avaient lieu à 300 kilomètres de distance. J’ai téléphoné à l’Armée du Salut qui avait réservé un billet d’autobus pour moi. J’étais comblé. »

Surmonter l’adversité

« Apprendre à vire sans alcool ni drogue est un processus, avoue Byron, sans parler du SSPT et de la maladie mentale. »

Byron n’a pas eu une vie facile. Des flashbacks de traumatismes subis à l’adolescence et des scènes dont il a été témoin dans le cadre de son travail d’infirmier ont eu des effets perturbateurs difficiles à gérer. Il a vécu dans la rue entre l’âge de 18 et 24 ans. Les bulletins de nouvelles sur les guerres et les famines le rendaient impuissant et inadapté. Pendant des dizaines d’années, il a eu recours aux drogues et à l’alcool pour engourdir sa douleur.

« Aujourd’hui, je suis sobre et me sens en pleine forme, dit Byron et ce, en grande partie grâce au système de soutien de l’Armée du Salut. Je peux leur téléphoner à n’importe quel moment. Je ne croyais pas que de telles personnes existaient dans le monde. »